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Publié : 28 mai 2020

Renault-Flins : réactions

François Garay, maire des Mureaux, demande un plan stratégique et ambitieux pour le site de Renault-Flins

Communiqué de François Garay, Maire des Mureaux, du 27 mai 2020 sur la situation de l’usine Renault-Flins suite aux informations du « Le Canard enchaîné » sur le vaste plan d’économie de 2 milliards d’Euros du constructeur Renault.

Communiqué du 27 mai 2020

Mobilités innovantes, préservation de l’emploi et du savoir-faire, véhicules propres… Pour François Garay, maire des Mureaux (Yvelines), le site de Renault-Flins doit bénéficier d’un plan stratégique et ambitieux pour devenir le cœur de la vallée des mobilités et des nouveaux déplacements.

« Depuis son ouverture, en 1952, le site de Renault-Flins a toujours su se réinventer à travers la création de modèles mythiques (Dauphine, R5, Clio, Twingo) ou en faisant sa conversion électrique avec le véhicule Zoé. Aujourd’hui, avec ses 237 hectares, le site de Renault-Flins n’a pas besoin d’un simple pansement mais bien d’un véritable plan d’investissement stratégique.

Plus que jamais, la France et l’Europe doivent se mobiliser pour développer cet appareil de production et ce savoir-faire en les tournant vers l’avenir. A Flins, la transition énergétique est déjà amorcée avec le passage du moteur thermique au moteur électrique. Nous devons accentuer cet avantage dans la course aux véhicules propres. D’ailleurs, la stratégie actée par Renault il y a 4 ans était de faire de Flins son site dédié aux véhicules électriques.

On le sait, les emplois de demain ne se feront pas avec les technologies d’hier. De Renault-Flins à Peugeot-Poissy, notre vallée de la Seine vit depuis plus de 70 ans au rythme de l’automobile. Avec la présence d’ArianeGroup aux Mureaux, où est assemblé le lanceur européen Ariane, nous disposons à 40 km à l’ouest de Paris, d’un écosystème d’envergure pour constituer la « vallée des mobilités et des nouveaux déplacements ».

Avec un plan stratégique ambitieux, la vallée de la Seine doit devenir le lieu où s’inventent les mobilités durables. La première étape est la garantie du maintien de la production au moins jusqu’en 2025. Le maintien de l’emploi et de l’appareil de production sont indispensables. De même que la pérennisation des circuits de sous-traitant de la filière automobile. Cela implique le maintien de la production des Zoé électriques mais également d’autres véhicules propres, fonctionnant par exemple à l’hydrogène, sur le territoire de la vallée de la Seine.

La deuxième étape est l’invention du nouveau modèle industriel. Celle-ci doit passer par des rencontres avec les élus du territoire et les représentants du personnel. Cette étape permettra de saisir les opportunités de diversification du site (par exemple la présentation des voitures de collection du constructeur) et de trouver les nouvelles solutions de mobilité.

Comme au Plateau de Saclay, une stratégie industrielle ambitieuse ne peut s’envisager sans s’accompagner d’unités de formation de tous niveaux. Ces unités permettront de former ensemble les acteurs de la mobilité (CAP, BTS, formation universitaire, école d’ingénieur…) et de leur faire bénéficier d’une formation de haut niveau sur un site remarquable.

Dans le même temps, un effort majeur doit être mené en termes de recherche et développement autour des solutions durables de mobilité (moteur électrique, hydrogène...), des modes de propulsion alternatifs, des nouveaux usages des véhicules, de la mobilité intelligente ou encore de la guidance.

Le site de Renault-Flins a besoin d’un plan stratégique sur le plan technologique, environnemental mais également social. Toute entreprise a une responsabilité morale et sociale. Renault qui a eu jusqu’à 22 000 salariés sur le site en 1971 n’échappe pas à la règle. Aujourd’hui, ce sont 4 000 personnes qui travaillent sur le site mais de près de 8 000 emplois indirects avec les sous-traitants. La participation des salariés et un dialogue social approfondi avec les organisations syndicales sont incontournables pour relever ce défi. Avec le soutien financier des pouvoirs publics reçu par Renault, la France est en droit de l’exiger. De même, les aides consenties par l’État doivent faire l’objet d’un contrôle strict pour bénéficier prioritairement aux véhicules produits en France.

L’usine Renault-Flins redeviendrait alors une vitrine du savoir-faire et de l’excellence française et européenne. Elle l’était, à son origine, lorsque des délégations étrangères (l’empereur éthiopien Haïlé Sélassié en 1954, la reine d’Angleterre Élisabeth II en 1957, le dirigeant soviétique Nikita Khrouchtchev en 1960) venaient la visiter. A l’approche des Jeux olympiques de 2024, nous pourrions renouer avec cette ambition de faire rayonner notre industrie et notre savoir-faire.

Notre vallée des mobilités et des nouveaux déplacements est le lieu idéal pour faire de la France la première nation productrice de véhicules propres en Europe. C’est seulement en inventant les modes de déplacement d’avenir, respectueux de l’environnement, que nous pourrons préserver et développer notre savoir-faire et nos emplois.  »

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