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Publié : 12 mars 2021

Portrait

Rencontre avec Alexandre Polaert, un jeune cycliste triellois

Le mercredi 10 mars, Alexandre Polaert, coureur au Vélo Club Lucéen (Eure-et-Loir), est revenu sur son parcours ainsi que sur son quotidien de cycliste. Depuis plus de 6 ans, il parcourt les routes de France lors de ses différentes compétitions.

Son histoire d’amour avec le vélo commence à l’âge de 18 ans. Le goût du cyclisme lui vient au contact de son oncle, Hubert, 57 ans, également cycliste. Alexandre décide alors de s’inscrire au club de cyclisme des Mureaux, découvert lors du Forum des associations de Verneuil en 2014. Pendant près de deux ans, le jeune natif de Triel arpente les routes d’Île-de-France tous les week-ends pour ses premières compétitions. C’était une première étape dans sa jeune carrière.

Une ascension progressive

Fin 2016, la jeune carrière de ce cycliste prend un nouvel élan. Alexandre franchit une nouvelle étape en rejoignant l’équipe du Parisis Athletic Club, le premier club cycliste d’Île-de-France, situé dans le Val-d’Oise. La raison de ce changement ? « Une volonté de franchir une étape dans ma carrière », répond alors Alexandre. « J’avais besoin d’un club plus développé et plus grand que celui des Mureaux pour progresser. Je me suis alors rapproché du PAC (Parisis Athletic Club) et ils sont venus m’observer lors de plusieurs courses pour évaluer mon niveau  ».

La pression monte. Alexandre n’a pas envie de décevoir. Il est finalement recruté au club de Parisis en octobre 2016. Les compétitions s’enchaînent ; le rythme monte en intensité aussi. En plus des compétitions le week-end, il faut ajouter les «  nocturnes  », des courses ayant lieu le soir entre 18 h et 20 h. Alexandre Polaert reste au PAC jusqu’en 2019, où, lors de ses derniers mois au sein de ce club, il roule en deuxième catégorie.

Une période compliquée, fin 2017

En pleine progression avec son club, une blessure remet, toutefois, son avenir de cycliste en question. « En octobre 2017, je suis victime d’une blessure aussi gênante que contraignante qui m’a arrêtée pendant plus de deux mois. J’ai pensé pendant un certain temps à arrêter le vélo  ». Cependant, Alexandre au mental d’acier ne lâche rien et se bat pour revenir à son plus haut niveau. Il retrouve la compétition début 2018. « Au début ça a été dur de reprendre. Les sensations ont eu du mal à revenir  » nous avoue-t-il.

La blessure dont a été victime Alexandre s’appelle, en langage médical, l’hygroma ischiatique. Elle se caractérise par un kyste fibreux se développant entre le périnée et l’entre-jambe. «  J’ai même commencé à écrire sur ce que j’ai vécu. Peut-être qu’un jour je publierai mon travail si j’en ai envie », confie Alexandre. Cette blessure très souvent taboue dans le milieu du vélo, il souhaiterait la dédiaboliser pour faire prendre conscience de son importance ainsi que de sa fréquence. En effet, d’après Alexandre, un cycliste sur deux est victime de ce problème physique, au cours de sa carrière.

Le Vélo Club Lucéen, un club de Nationale 3.

Alexandre vise toujours plus haut. Il veut gravir un échelon supplémentaire. Il ambitionne d’intégrer un club de Nationale. Il décide donc de changer de région et d’intégrer le club de Lucé : le Vélo Club Lucéen évoluant en Nationale 3, situé à une heure et demie à peine de sa ville de résidence « J’avais envie de changement. Il y avait trois clubs possédant le label national en Île-de-France, mais leurs effectifs ne m’intéressaient pas. J’ai donc choisi de m’éloigner de Paris », explique Alexandre alors âgé de 22 ans. Il débarque, en septembre 2019, dans le club de Lucé, petite ville d’Eure-et-Loir. Ce club compte, parmi ses licenciés, 7 coureurs évoluant dans la même catégorie qu’Alexandre, la catégorie «  Élite  », celle juste avant les professionnels.

Un rythme de plus en plus élevé pour un coureur aux portes du monde professionnel

Évidemment, plus on monte dans les catégories, plus le niveau augmente. Alexandre en prend, très vite, conscience. Alors, allier études et sport peut devenir compliqué.

Après une année en licence d’économie/finance à l’Université de Cergy, il part, en 2017 au CFA Université et Sports de Paris pour un BUT GEA en alternance (Bachelor universitaire de Technologie, en gestion, entreprenariat et management d’activités). C’est un Bachelor aménagé pour des étudiants pratiquant un sport à haut niveau. Alexandre se rend compte rapidement que la charge de travail est importante et que continuer le vélo à côté est impossible. Il valide seulement une année avant d’arrêter cette formation.

De 2018 à 2020, il se consacre en grande partie au vélo en continuant, tout de même, à effectuer de petits boulots, ici et là, pour gagner un peu d’argent. En 2019 – 2020, il intègre un BTS MUC (Management des Unités Commerciales) via le CNED. Chez lui, en l’espace de 6 mois, il valide ce BTS.


Désormais, au sein de son club actuel, il se donne à fond afin d’atteindre ses objectifs. Il court tous les week-ends à travers l’hexagone à la découverte de territoires et de routes aussi riches que variés. « J’ai quand même un privilège de pouvoir parcourir la France entière et découvrir certains paysages sublimes lors de mes compétitions. J’en prends pleinement conscience  », s’enthousiasme-t-il. Mais cela demande une préparation intense. «  Je m’entraîne en grande partie en autonomie entre 14 et 20 heures par semaine. Je vais pas mal courir dans le Vexin vu que ce n’est pas si loin de Triel ».

Les efforts finissent toujours par payer. En mars dernier, son club a remporté la manche collective de la coupe de France en Nationale 3. Sur le plan personnel, Alexandre Polaert a également remporté la course de Sarcelles en 2018.

Entraînements intensifs en semaine, compétitions le week-end puis récupération avec un kiné personnel chaque semaine, l’emploi du temps d’Alexandre est déjà bien chargé ! Le niveau attendu d’un coureur en catégorie première est en effet élevé. Cette raison justifie un choix d’Alexandre, en début de saison dernière : « Cette année, j’ai décidé de me consacrer entièrement au cyclisme. Je ne fais que ça. J’ai laissé mes études et les petits jobs que je pouvais être amené à faire de côté pour cette saison  ». Néanmoins, Alexandre est un jeune homme qui garde les pieds sur terre. «  Je n’ai pas dit que j’abandonnais définitivement mes études. Si cette année je n’arrive pas aux objectifs que je me suis fixés, si je ne suis pas assez bon, je pense reprendre des études l’an prochain et peut-être même un travail  ». Le métier d’entraîneur cycliste pourrait notamment lui plaire.

Une année 2020 difficile

Dans une période compliquée pour tout le monde y compris pour les sportifs, Alexandre ne baisse pas la tête et compte bien aller de l’avant. «  L’année dernière a été très dure. Nous avons fait seulement 10 % du calendrier initial. Beaucoup de cyclistes ont baissé les bras et abandonné  », évoque le coureur du Vélo Club Lucéen. « Les compétitions ont, en effet, été suspendues, de même que les entraînements. Le vélo était interdit pendant le premier confinement  », déplore Alexandre. « On a pu, tout de même, réaliser quelques courses à partir d’août, mais très peu. La plupart furent des critériums, des courses allant de 90 à 150 kilomètres sur un circuit d’1,5 kilomètre. A la fin c’est répétitif et usant ».

En attendant, le jeune cycliste aussi amateur de musique et féru de sport, souhaite atteindre la catégorie professionnelle au plus vite. Toujours en quête de nouvelles sensations, il espère enchaîner les bonnes performances en compétition afin de continuer sa progression au plus haut niveau.