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Publié : 1er août 2011

Nuisances aériennes

Survols aériens : un coup de force indigne !

La CCE (commission consultative de l’environnement) de Roissy, réunie par le préfet de région, donne un avis favorable au « plan de réduction des nuisances sonores » concernant cet aéroport. Ceci malgré les réserves fondamentales de la commission d’enquête et l’hostilité des habitants qui pensaient avoir obtenu que des études complémentaires soient menées à bien. Comment en est-on arrivé là ?

Déplacer les nuisances sonores.

En fait ce projet aura pour conséquence de déplacer les nuisances sonores alors que l’objectif affiché était de « réduire les nuisances sonores autour des aéroports parisiens », dans cadre du Grenelle de l’Environnement, par un relèvement général de 300 m des altitudes d’arrivée des avions à destination de ces aéroports. Mais ce relèvement de 300 m recule de 5 km le virage des avions et de ce fait toute une zone à forte concentration d’avions aujourd’hui plus proche de l’aéroport, va venir se caler au-dessus des villes de la Confluence et de Cergy-Pontoise. Un premier projet avait été rejeté par les associations dénonçant ce qui n’était qu’un transfert de nuisances et non pas comme annoncé au lendemain du Grenelle de l’Environnement une diminution pour tous de celles-ci.

Un avis favorable… défavorable.

Un deuxième projet est annoncé qui devient celui de l’enquête publique qui s’est déroulée du 2 mars au 2 avril 2011. Mais ce deuxième projet prometteur est encore plus mauvais que le premier et largement combattu lors de l’enquête publique (plus de 4000 avis défavorables contre 43 favorables). Le CIRENA fait trois propositions alternatives. La commission d’enquête donne, le 16 mai 2011, un avis favorable avec réserve sur les trajectoires nord-ouest qui doivent être revues, et les vols de nuit.

Le 9 juin 2011, la CCE de Roissy réunie par le préfet de région prévoie la mise en place dans les meilleurs délais d’une concertation sur les trajectoires nord-ouest, conformément aux conclusions de l’enquête publique. Et à ce stade, on pouvait croire que les choses allaient dans le bon sens. D’autant plus que la ministre de l’environnement avait déclaré dans un communiqué de presse, le 29 juin 2011, que « La réduction des nuisances sonores aériennes est une priorité de mon action », et qu’elle prendra sa décision en juillet. Mais c’était sans compter sur la détermination de la ministre NKM décidée, avant les élections de 2012, d’aller au bout de son projet lancé fin 2007, quels qu’en soient les effets néfastes. Le préfet de région reconvoque une nouvelle CCE le 6 juillet pour terminer l’ordre du jour de la CCE du 9 juin dont la séance avait été essentiellement consacrée au débat et au vote sur le projet de relèvement. Cette CCE du 6 juillet n’obtiendra pas le quorum et donc aucun texte ne pourra y être voté.

La concertation publique est bafouée.

Malgré tout, le forcing continue, le 7 juillet une nouvelle CCE est convoquée pour le 12 juillet (le quorum n’étant plus nécessaire), dont le but essentiel a été de revenir sur le vote du 9 juin concernant le projet de relèvement, pour imposer la veille du 14 juillet, le projet initial qui n’est pas celui de l’enquête publique.

Ce projet contraire à tous les engagements, a donc été voté en séance à Roissy par une grosse poignée d’exploitants et deux petites poignées d’élus et d’associations favorisés par son application. Mais le CIRENA, qui n’à pas siéger conteste la validité de ce vote car au-delà de 3 ans la CCE doit être renouvelée.

Une fois de plus la logique administrative a manoeuvré pour faire passer en force son point de vue sans tenir compte des règles qu’elle a elle même instituée quand les conclusions d’une commission d’enquête ne lui convenaient pas.

Tous sur la même longueur d’onde

Populations, élus et associations sont mobilisés contre ce projet.

Selon Ghislaine Senée, Conseillère régionale (EE-LV) et maire d’Evecquemont : « C’est une fois encore, le fonctionnement démocratique même de nos institutions qui vient d’être remis en cause… Ne soyons pas dupes, les mesures que viennent d’approuver ce simulacre de CCE n’apporteront qu’à peine un soulagement aux populations habitant à proximité de Roissy de 3db ! Imperceptible à l’oreille à ce niveau de bruit.  »

Pour Philippe Esnol, Conseiller général (PS) et maire de Conflans-Sainte-Honorine : « … les deux projets par la DGAC se résument à un transfert de nuisance et une augmentation du trafic aérien sur Conflans. C’est inacceptable… Philippe Esnol continue de demander l’application de la descente en continue, seul procédé efficace pour la réduction significative des nuisances aériennes et qui est déjà en vigueur dans la plupart des aéroports européens. »

Rappelons que la ville d’Andrésy, le 24 avril « a émis un avis défavorable aux propositions actuelles et demande, en accord avec les villes de notre environnement et les Associations concernées, d’établir de nouvelles propositions permettant de préserver notre cadre de vie et de réduire très sensiblement les nuisances aériennes déjà existantes.  » Hugues Ribault, maire d’Andrésy (UMP), Vice-président de la CA2RS ajoute qu’ « Andrésy est également en totale cohérence, dans sa décision, avec le Collectif Inter-associatif du Refus des Nuisances Aériennes (CIRENA) et avec l’Association des Communes pour la Réduction des Nuisances sonores Aériennes dans l’ouest parisien (ACRENA), Association d’Elus dont elle est membre depuis sa création. »

Arnaud Richard, député des Yvelines (Radical) a interpellé le Gouvernement sur ce sujet essentiel pour notre territoire à l’Assemblée nationale le 17 mai dernier et s’est engagé fortement sur ce dossier essentiel pour notre territoire, multipliant les actions en rencontrant les associations, participant aux réunions et aux manifestations publiques et rappelant ses engagements très forts vis-à-vis de la proposition faite au nom du Grenelle.

Pour Philippe Houbart, président du CIRENA : « La mobilisation générale des populations, des élus, des associations contre ce projet inacceptable doit se poursuivre afin de le faire échouer définitivement. Il y en va de la santé, de l’environnement, de la qualité de vie et du patrimoine des plusieurs centaines de millier de franciliens soumis à ces nuisances aériennes insupportables ! »