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Publié : 28 août 2015

BTP-Immobilier

La convalescence de l’immobilier se poursuit(WEBTELE2R)

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Devant la presse, le 27 août, Alexandra François-Cuxac, présidente de la Fédération des promoteurs immobiliers a livré les chiffres du 1er semestre 2015 de l’immobilier en France. (J2R)

Les résultats du 1er semestre 2015 montrent une dynamique de convalescence qui devrait se consolider selon les dires de la Fédération des promoteurs-immobiliers (FPI). Le 27 août, Alexandra François-Cuxac, présidente de la FPI a présenté et analysé la conjoncture immobilière française. Selon elle, les conditions exceptionnellement favorables du marché ont renforcé l’attrait des ménages-investisseurs pour la valeur pierre. Cependant, cette embellie n’est qu’un rattrapage du retard pris depuis le début de la crise de 2008. Surtout, cette reprise ne s’observe pas pour les accédants à la propriété.

Convalescence

Les experts de la FPI ont constaté une nouvelle hausse des ventes qui atteint +23,1 % au 2ème trimestre 2015 avec un total de 30 764 logements réservés. Comme au 1er trimestre, cette embellie de l’activité commerciale est portée par les ventes aux investisseurs alors que les ventes en accession peinent à décoller malgré les conditions exceptionnellement favorables du marché ; mais, les ventes en résidences services diminuent encore (‐3,3%) et les ventes en bloc reculent de ‐23,1% par rapport à la même période de 2014. Du coté de l’offre, le rythme des mises en ventes progresse moins vite que les ventes (+14,6%) et n’empêche pas le recul du niveau de l’offre disponible (‐1,4%).

Interrogée par la rédaction, Alexandra François-Cuxac a analysé cette période comme étant celle d’une convalescence du secteur afin de rattraper le retard pris depuis le début de la crise qui frappe l’immobilier. Selon son argumentation, le 1er semestre 2015 se conclut sur une hausse des ventes de +19,3%, tirée par l’adhésion des investisseurs pour le dispositif Pinel mais entravée par la langueur des accédants. Bien que les résultats commerciaux soient encourageants, l’offre nouvelle de logements ne progresse cependant que de +15,0% par rapport au 1er semestre 2014.

Stabilité des prix

Le prix des logements, de manière générale, a peu (ou pas) augmenté depuis 2013 : par rapport au 2ème trimestre 2013, le prix moyen trimestriel en France a diminué de ‐0,2% en 24 mois (‐0,3% en Province et +3,4% en IdF). Cette stabilisation des prix a permis de limiter l’effet d’éviction par les prix même si, évidemment, cette évolution masque de grandes diversités selon les communes et les régions et que les prix restent parfois difficilement compatibles avec les capacités d’emprunt des ménages les plus modestes. Le contraste du prix entre la province et l’Ile-de-France varie entre 20 à 25 % en faveur de la région francilienne.

Fragilité de la reprise
L’embellie de la demande, portée par le dispositif Pinel (24 719 ventes au 1e semestre 2015), ne doit pas cacher la fragilité globale du secteur : l’accession - notamment celle de primo-accédants - reste à la peine, tout comme les ventes de résidences avec services. Pour la présidente de la FPI, Alexandra François‐Cuxac : « Le redémarrage de l’activité est encourageant mais incertain. [Depuis le départ de Mme Duflot,] les mesures mises en place par le gouvernement depuis le 29 août 2014 ont contribué au rédémarrage. Il importe maintenant que le Gouvernement, par une relance de l’accession, une action résolue sur les délais et la suppression des obstacles à la construction, consolide cette reprise. »

La président de la FPI a mis en garde les élus et le gouvernement car l’immobilier souffre structurellement des "maux profonds" : rareté des terrains constructibles à la vente, complexité excessive pour obtenir des autorisations de construire, recours abusifs, poids des normes et règlementations, instabilité juridique et fiscale… Cela n’empêche de s’attendre à une période plus optimiste pour les bâtisseurs de France qui cherchent aussi de modifier leurs rapports à la manière comme la fabrication de la ville.

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Trois chantiers colossaux

La présidente de la FPI, Alexandra François‐Cuxac s’est fixé trois objectifs pour ces premiers mois de sa mandature :

Résoudre les lacunes du financement pour les ménages les plus modestes : Trop de personnes ne trouvent pas un logement adapté à leur pouvoir d’achat. Dans cette optique, [la FPI] doit permettre aux promoteurs privés de développer des programmes d’accession à la propriété ou de locatif a des prix abordables, et cesser d’opposer « logement social » et « logement privé »

Réduire le cycle de production d’un logement : Un cycle de production de 4 à 6 ans, c’est un délais inacceptable en situation d’urgence. Les promoteurs souhaitent passer d’une d’opposition à une véritable concertation c’est‐à‐dire : mieux intégrer les habitants dans la concertation, travailler d’avantage avec la collectivité en amont des projets, mais aussi avec les aménageurs, les architectes, les paysagistes, les entreprises, sans oublier les autorités compétentes...

Anticiper et être une force de proposition pour "co-produire a ville et la vie" ! : L’offre de la FPI doit se baser sur l’écoute des nouveaux modes de vie. Cesser de raisonner seulement en termes d’avancées technologiques et explorer de nouvelles alternatives (colocation, espace de coworking, services partagés, intermodalités et rapports transports/parkings…). Et il faudra intégrer pour cela la nouvelle génération : aider les jeunes via des stages, des formations, susciter des vocations
détecter les talents et accompagner les jeunes promoteurs.

Derrière ce volontarisme classique du début de mandat, Alexandra François-Cuxac doit faire face non seulement aux freins exogènes de la profession, mais aussi aux comportements corporatistes classiques qui sont parfois le raison d’être d’une fédération, puissante ou non. Bon courage Mme la présidente.

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