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Publié : 14 avril 2021

Liberté de la presse

Une liberté sans bornes, celle de la presse ?

La presse locale va mal. Non seulement la crise endémique du secteur affecte son fonctionnement, mais certains agissements de la part des élus compromettent son avenir. Le J2R (maison mère des Nouvelles des Mureaux et de la Webtélé2r) défendra, bec et ongles, la liberté d’expression dans le nord des Yvelines.

Deux faits distincts nous alertent sur la fragilité de la presse locale et de l’exercice de la liberté d’expression. D’abord, Michel Lebouc, maire de Magnanville, a fait voter, le 6 avril, un huis clos en évoquant la crise sanitaire. Le Courrier des Mantes a réagi, à juste titre : Quand on vote au conseil municipal le huis clos, «  cela n’empêche pourtant la présence de la presse.… Michel Lebouc soutient que des problèmes techniques font obstacle à la retransmission [via Facebook] des réunions du conseil municipal… »(1)

Ensuite, La Gazette en Yvelines, organe gratuit de presse proche de M. Pierre Bédier, a été frappée par une sorte d’interdiction de diffusion à Triel-sur-Seine, intervenue le 8 avril 2021 : les bornes de distribution du journal ont été enlevées dans quatre secteurs de la ville. Certes, La Gazette en Yvelines n’avait demandé aucune autorisation pour l’utilisation du domaine public à l’époque, lors de la mandature de M. Mancel.

Le journal gratuit avance une hypothèse pour cet agissement tout en déplorant « cette action et [qui] questionne sur les motivations ayant conduit à leur retrait. Si aucun lien de causalité ne peut être établi entre ces deux événements [la publication d’un article défavorable à M. le maire et l’enlèvement de ces bornes], je m’interroge toutefois entre ce retrait soudain et le fait que le maire de la commune, Cédric Aoun (SE), ait appelé les trois journalistes de la rédaction le jour-même de la parution et de la distribution de La Gazette en Yvelines ce mercredi 8 avril. »

En ce temps de suprématie des médias éphémères et des nouveaux modes de communication, le principe de la liberté d’expression est un des piliers de notre démocratie, locale, régionale, voire nationale. Depuis des lustres, et avec l’accentuation du pouvoir local suite aux lois de décentralisation, la liberté d’expression, par l’intermédiaire d’une presse libre et indépendante, garantit le fonctionnement sain d’une démocratie. Certes, la loi de 1881 explicite aussi les droits et devoirs de cette liberté d’expression : protection de la vie privée, droit à l’image, droit de réponse et surtout la possibilité d’intenter des procès en diffamation. En aucun cas, la presse ne peut tenir des propos calomnieux ou diffamatoires. Sinon, il y aurait atteinte à l’honneur de la personne visée par la presse. L’honneur étant une notion variable dépourvue de définition légale, le juge devra décider ce qui constitue une atteinte à l’honneur en fonction des circonstances de fait.

Dans les deux cas illustrés ci-dessus, la presse (avec ou sans bornes physiques) était dans son droit et faisait son travail. D’ailleurs, c’est aux tribunaux compétents de faire appliquer la loi dans un contexte classique d’enquête (avec des pièces à charge et à décharge) et de procès si nécessaire.

La rédaction du Journal des 2 Rives a demandé à la municipalité de Triel-sur-Seine les raisons de l’enlèvement des bornes de distribution de La Gazette en Yvelines. La rédaction du J2R réitère sa conviction de continuer à travailler dans le cadre de la loi de 1881.

Post-scriptum

Note

1. Le Courrier de Mantes, édition du 14 avril 2021, page 4