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Publié : 22 avril 2011

Nuisances arériennes

Forte mobilisation contre les nuisances aériennes

Les populations des villes du nord-ouest francilien (1) sont survolées par les avions lors de leur procédure d’approche de l’aéroport de Roissy. Pour reprendre les propos du CIRENA (2) on constate que « des espoirs de voir enfin la situation des survolés du nord-ouest francilien s’améliorer durablement par l’adoption d’un certain nombre de mesures, suite aux récentes « Rencontres du Grand Roissy », force est de constater aujourd’hui, que les espoirs des survolés du nord-ouest francilien se sont transformés, une fois de plus, en désillusion ».

Le projet de la DGAC (3), semblait a priori séduisant puisqu’il prévoyait le relèvement de 300 m de l’altitude de survol des avions, mais la réalité est toute autre car il s’agit, en fait, purement et simplement d’un transfert de nuisances sur des territoires habités par plus de 200 000 habitants.

Ce projet visait initialement à diminuer les nuisances sonores autour des aéroports parisiens, conformément aux engagements du Grenelle de l’Environnement. Or, au final, la modification envisagée et soumise à enquête publique a pour conséquence d’impacter des communes qui étaient moins ou pas impactées auparavant.

Coup de colère

La DGAC persiste et signe ! Suite à la décision prise en décembre 2007 par les secrétaires d’Etat, Mme Kosciusko-Morizet et M. Bussereau, de rehausser de 300 mètres les altitudes des avions en phase d’atterrissage sur la plate-forme de Roissy, la DGAC a élaboré un projet particulièrement néfaste pour les populations les plus éloignées de la plate forme. En effet, celui-ci impose une modification des trajectoires qui va entraîner le survol de zones d’habitations qui n’en subissaient pas jusqu’à présent (plus de 200 000 personnes concernées), et l’augmentation des nuisances dans des secteurs très urbanisés déjà gravement impactés. Ce projet est inacceptable !

« Les engagements de Madame la Secrétaire d’État Nathalie Kosciusko-Morizet de 2007 ne sont pas tenus par Madame la Ministre Nathalie Kosciusko-Morizet en 2011.  »

Pourtant des solutions alternatives existent comme, par exemple, celles que le CIRENA propose : l’augmentation d’un degré de l’angle d’approche des aéronefs, la descente continue à 1800 m sans palier et la modification des trajectoires au-dessus de zones faiblement urbanisées. Propositions restées sans réponse à ce jour.

C’est pourquoi la forte mobilisation à la réunion publique du 6 avril peut faire basculer une décision inacceptable. Devant plus de 200 personnes, en présence des maires des communes concernées et des élus de tous bords exprimant unanimement leur avis défavorable sur l’enquête publique en cours. Les protestations des orateurs ont reçu les applaudissement du public qui n’a pas manqué de retenir les engagements que chacun des intervenant a pris notamment d’intervenir auprès des autorités pour que la parole s’accorde avec l’action.

Le développement économique du transport aérien ne doit pas avoir pour conséquence des nuisances insupportables pour les habitants survolés comme l’a écrit Anny Poursinoff (députée EE-LV des Yvelines) à la ministre : « Les pollutions diverses générées par le trafic aéroportuaire ne sont pas sans effets tant pour la santé que pour la qualité de vie des riverains. Nuisances sonores, pollutions chimiques, émissions de gaz carbonique et d’oxydes d’azote sont des conséquences nocives du trafic aérien. »

Philippe Esnol (maire PS de Conflans-Ste Honorine et Conseiller général), par lettre du 14 mars 2011, n’a pas manqué de rappeler à la ministre que « Je crois savoir qu’à Longjumeau, dont vous êtes la Maire, vous avez fait des nuisances aériennes un cheval de bataille municipale. Le 5 décembre 2007 par exemple, sur votre blog de campagne (http://www.pourlongiumeau.com), on pouvait lire : « Vous le savez, j’ai fait depuis plusieurs années de la lutte contre les nuisances aériennes l’un de mes plus farouches combats. Chaque Longjumellois le constate quotidiennement : le bruit émis par les avions est une source de plusieurs maux. En premier lieu sur la santé, et je songe ici à celle des enfants, perturbés notamment dans leur sommeil. On imagine les impacts à l’école... » Une réalité qui vaudrait pour les petits Longjumellois, mais pas pour les petits Conflanais, Achérois, Neuvillois et autres enfants de la Confluence ? »

Arnaud Richard (député radical de la 7ème circonscription des Yvelines) particulièrement sensible à la mise en œuvre des Grenelle de l’Environnement conclut en mettant en avant lui aussi un argument écologique : "Cette situation, particulièrement préjudiciable pour la santé et la tranquillité des habitants, ne me semble pas conforme aux engagements du Grenelle de l’Environnement."
Et demande à la ministre « de bien vouloir me faire connaître les mesures que vous envisagez de prendre, avec la DGAC afin de rendre ce projet conforme aux préoccupations de nos concitoyens qui souhaitent vivre dans un environnement et un cadre de vie préservés. »

Cette réunion visiblement unitaire conforte les exigences que n’a pas manqué de rappeler le président du CIRENA :

  • Relèvement des altitudes de survol de nos villes du Nord-Ouest Francilien au-dessus de 3000 m et amélioration des trajectoires et des procédures d’approche,
  • Limitation impérative du nombre de mouvements annuels sur Roissy à un maximum de 500.000 (2 fois Orly),
  • Suppression définitive des vols de nuit et instauration d’un véritable couvre-feu de huit heures d’affilée sur Roissy (de 23 h à 7 h) comme le recommande l’Organisation Mondiale de la Santé.

C. s. B.

Post-scriptum

(1) Conflans-Sainte-Honorine, Achères, Andrésy, Maurecourt, Triel-sur-Seine, Boisement, Vaux-sur-Seine, Courdimanche, Jouy-le-Moutier, Menucourt, Neuville-sur-Oise, Vauréal, Camères-sous-Poissy, Poissy, Cergy-Pontoise.

(2) Collectif Inter-associatif du Refus des Nuisances Aériennes.

(3) Direction Générale de l’Aviation Civile.