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Publié : 31 juillet 2011

Interco : le préfet interpellé

Les incohérences des regroupements intercommunaux : le préfet pas convaincant

Le préfet des Yvelines, Michel Jau, est venu débattre avec les conseillers généraux des Yvelines, lors de la séance départementale du 10 juin 2011. Immédiatement, plusieurs conseillers généraux lui ont demandé de justifier certaines décisions incohérentes du schéma de regroupement intercommunal. Gêné aux entournures, il a botté en touche…

Philippe Esnol (PS) : "où est la cohérence ?"

C’est le président de la fédération départementale des socialistes, Philippe Esnol, conseiller général et maire de Conflans, qui a lancé la charge la plus violente contre les décisions du schéma intercommunal. M. Esnol a raillé la création de « principautés » dans les Yvelines : Maisons-Lafitte/Mesnil-le-Roi, mais aussi Maurepas/Coignières. Deux illustrations caricaturales d’un schéma où « la cohérence et la pertinence des critères » n’est pas évidente pour Philippe Esnol.

Mais le maire de Conflans a aussi déploré l’interco « surdimensionnée » (200 000 habitants) qui concerne sa ville, jusqu’à Saint-Germain. Visant juste, le conseiller socialiste a mis en valeur les incohérences des décisions de la commission départementale : « on constate que les OIN ne semblent pas avoir la moindre influence sur le découpage intercommunal. Tantôt on explique à certaines communes qu’elles doivent rester sur le territoire de l’OIN, tantôt on explique à d’autres comme Poissy, Achères et Conflans, soit quand même 100 000 habitants, que le fait qu’elles soient situées sur le territoire de la même OIN n’a aucune importance et qu’on peut les obliger à aller vers des communes qui n’en font pas partie et dont le bassin de vie n’a rien à voir avec le leur ! ».

Comment peut-on accepter le regroupement de petites communes « avec 25 000 ou 40 000 habitants, et pourquoi empêche-t-on certaines de se créer avec 100 000 habitants, en forçant les communes à se regrouper avec d’autres avec lesquelles elles n’ont pas l’intention de le faire ?  »

Le préfet des Yvelines : "fallait trancher... mais c’est intermédiaire... le gigantisme n’est pas bon... mais le "small is beautiful" non plus..."

Manifestement gêné aux entournures, le préfet des Yvelines a usé tantôt de litotes, tantôt de langue de bois : « arrive un moment où il faut trancher, arbitrer, faire une proposition  » a t-il répondu au conseiller Esnol, tout en rassurant que « le dialogue n’était pas interrompu », mais « le législateur a voulu éviter les blocages et les ruptures… certaines solutions peuvent être intermédiaires  ».

Et puis, pour le préfet, le « gigantisme n’est pas la bonne solution  »… tout « en ne prétendant pas que le small is beautiful » soit la solution. Bref, « il faut conserver un certain équilibre ». Mais « ce qui importe, c’est l’envie de vivre ensemble ». Sur ce point, on peut affirmer que, dans bon nombre de cas, –notamment la nouvelle CA2RS à 12 communes – le préfet et la commission auront assez largement raté leur cible.

En définitive, on retrouve la priorité de l’Etat depuis le début de cette affaire : surtout ne froisser aucun élu avant les Sénatoriales. Cela s’est traduit par la satisfaction des caprices de certains élus, jaloux de leurs prérogatives ou de leur étiquette politique et qui ont entraîné certains regroupements incohérents ou imparfaits.

Mais peut-être que, dans un second temps, le souci d’apaisement de l’Etat peut l’amener vers des modifications qui iront dans le bon sens et répondront davantage à ce « vivre ensemble » tant souhaité par tous les intéressés, en premier lieu des populations, grandes absentes de ce vaste débat…