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Publié : 4 avril

Conseil municipal

Triel : le maire encaisse le coup malgré un budget non adopté

Le conseil municipal de Triel a voté le 3 avril trois fois contre les propositions financières du maire, Cédric Aoun. Le maire semble tenir le choc malgré ces revers personnels répétés. Autrement dit, le budget de Triel-sur-Seine pour 2024 n’est toujours pas adopté …

Interminable, c’est le terme adéquate pour qualifier la crise politique qui subit Triel-sur-Seine. Sans donner des bons ou des mauvais points, le constat est simple : il n’y a plus de majorité municipale et le maire reste droit dans ses bottes. Les investissements sont bloqués et l’ambiance est délétère au sein d’un conseil municipal qui ressemble plus à une ring de MMA plutôt qu’une paisible assemblée délibérante d’une petite ville.

Le 3 avril, la réunion du conseil municipal devait traiter 17 délibérations et notamment quatre relatives aux aspects financiers de la commune : compte administratif 2023 ; affectation des résultats 2023 ; fixation de la taxe communale de la taxe foncière 2024 et budget 2024.

La première partie de la séance du conseil municipal s’est bien passée : un échange cordial et claire sur le PMR et l’accessibilité dans les espaces publics, la SIVOM, la tarification de la restauration, etc. Les choses se sont corsées à partir de la 8e délibération qui portait sur l’approbation du compte de gestion 2023 (document établi par le trésor public). C’était adopté malgré le réveil des passions de part et d’autre.

Le plat principal (points 9, 10, 11 et 12) était devenu indigeste pour les membres du conseil municipal. A chaque scrutin pour trois des quatre délibérations, le température montait de plusieurs dégrées : pour, contre, pour contre, contre… pour terminer avec un même résultat : « Pour 16, contre 17 voix ! »

- L” approbation du compte administratif 2023,
- L” affectation des résultats 2023,
- L” adoption des taux 2024,
- Le vote du budget 2024.

Quelque soit les arguments avancés par M. Cédric Aoun, maire de Triel-sur-Seine, l’opposition multi-forme a décidé de bloquer sa route sine die. L’opposition n’a pas cédé un millimètre de terrain. Cela a renforcé l’impasse politique dans laquelle la ville Triel se trouve. Le maire a souligné le « dogmatisme » de certains élus de l’opposition ; ces élus lui ont rétorqué « transparence » et « état de droit ».

Bérangère Voillot, ancienne de la liste majoritaire, passée à l’opposition a résumé la situation à sa manière : « Le maire n’a plus la confiance du conseil municipal ; cinq mois d’entêtement, d’invectives et de mensonges  » ont caractérisé cette gouvernance qui est « un véritable échec », sans parler du gâchis, visible et vécus par tous. D’une manière cinglante, l’ancienne conseillère municipale au départ proche de M. Aoun, a rappelé que le maire « ne peut pas décider tout seul ! »
En attendant, la vie continue et la ville de Triel continuera à « fonctionner » car les frais de fonctionnement ne sont heureusement pas affectés par ce vote. Le préfet des Yvelines pourrait intervenir en adoptant un budget 2024 calqué par rapport à celui de 2023 avec ses répercussions financières et ses effets pervers.

Selon certaines analyses(1), la fin a sonné pour une pratique de « pouvoir solitaire, voire autoritaire » ; cette absence totale de transparence est très mal vécue par les 17 conseilleurs municipaux qui s’opposent désormais aux choix solitaires du maire. L’avenir nous dira si monsieur Aoun qui laisse paraitre un certain flegme en encaissant ces trois votes négatifs : «  c’est seulement un ralentissement de la mécanique… » La balle est dans le camp du préfet des Yvelines, autorité de tutelle – qui va décider de la suite à donner à l’interminable crise trielloise. A suivre …

Post-scriptum

Note

1. « – Rejet d’un compte administratif – “Lorsque le compte administratif fait l’objet d’un rejet par l’assemblée délibérante, le projet de compte…, s’il est conforme au compte de gestion du comptable, après avis rendu sous un mois par la chambre régionale des comptes, saisie sans délai par le représentant de l’État, est substitué au compte administratif” pour le calcul de plusieurs prélèvements et contributions précisés dans ce même article 109 de la loi n° 98–546 du 2 juillet 1998 qui a institué cette procédure (CGCT, art. L. 1612-12). Ces dispositions sont applicables à toutes les collectivités territoriales et à leurs établissements publics »