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Publié : 29 janvier

Projet

A Triel, des manifestants contre un projet du maire Cédric Aoun, néfaste pour la Nature(Webtélé2r)

Seul contre tous : voilà la situation actuelle du maire de Triel-sur-Seine. Environ 150 personnes se sont déplacées, le 28 janvier, pour défendre la forêt de l’Hautil d’une tentative d’aménagement « , pas du tout concertée et chère au contribuable ». Devant la mairie, le maire Cédric Aoun est venu tenter d’expliquer sa méthode et sa vision du projet. « Pas convaincant ! », selon le président de l’association BVH, Lionel Fréjaville.

A Triel-sur-Seine, une épine peut surgir à chaque mandature. Cédric Aoun n’échappe pas à cette règle, rencontrant une forte opposition à son projet d’ouverture d’un chemin balisé, dans la forêt de l’Hautil, pour des usages divers et variés comme le vélo et l’accès des pompiers. Cette liaison utiliserait le chemin des Picardes pour arriver à la RD 22. En voulant aller vite pour monter un projet qui ne figurait pas dans son programme de 2020, le maire a expédié les procédures et les tracas administratifs.

Au fond, il saisit tout pour « le bien de Triel  » et sait « la marche à suivre pour le bien de tous les Triellois ». Résultat : 467 arbres coupés, sans aucune concertation avec les Triellois ni avec la puissante association Bien Vivre à l’Hautil. Celle-ci a organisé une marche « contre un projet opaque d’artificialisation destructive, fluctuant, jamais concerté » avec la population. La marche a bénéficié de l’appui de plusieurs organisations écologistes et citoyennes : ADIV Environnement, Bien Vivre à Vernouillet, Les Ecolibris-Rive Gauche, Triel Environnement, Un Vélo Qui Roule, France Nature Environnement Île-de-France. Côté politique, Mme Ghislaine Senée, sénatrice des Yvelines, et plusieurs conseillers municipaux triellois, dont des « anciens piliers  » du maire, y étaient.

Certes, on pourrait relativiser comme le fait un internaute sur les réseaux sociaux : « Côté Triel rien du tout à part des arbres morts, des épaves et autres dépôts d’ordure. Le fait est que la forêt n’a pas été mise en valeur ni même entretenue depuis des décennies. Il est en effet toujours plus facile de ne rien faire en se cachant derrière des motifs fallacieux. [Ce sont] des minorités qui hystérisent le débat public.  » Il est possible, également, de pinailler comme le fait une irréductible adjointe au maire, Françoise Poirrier : « Concernant la marche de ce matin, les chiffres sont 131 personnes dont beaucoup d’opposants politiques et de non-Triellois. Peu d’intérêt de la part des Triellois et beaucoup de mensonges ou d’erreurs sur ce projet.  »

Toutefois, des faits sont indéniables :
- 467 arbres ont été coupés sans aucune concertation avec les Triellois, dans l’une des forêts qui sont le poumon de l’Île-de-France ;
- Une certaine opacité est la marque de fabrique de la méthode du maire car il veut aller vite pour saisir diverses opportunités de subventions pour la ville ;
- Le coût du projet est estimé à environ un million d’euros dont 70 % seraient subventionnés selon Cédric Aoun ;
- Le maire ne partage pas facilement les études et les expertises avec les conseillers municipaux et les associations intéressées ou volontaires pour œuvrer pour l’intérêt général de Triel et de ses environs.

Ainsi transparaît sa raison d’être : «  Triel, c’est lui ». Par conséquent, il n’a rien à faire des opinions des simples citoyens, qui osent être critiques ou en désaccord avec sa méthode ou sa vision du territoire ! Cependant, la démocratie requiert un certain consentement pour mettre en œuvre des projets symboliques et structurants. Comme il n’y a pas de concertation, la colère s’exprime !

De la prise de parole publique devant la mairie, deux éléments ressortent pour faire avancer le débat : le maire s’est engagé à ne pas utiliser de bitume ; dans la forêt de l’Hautil, le chemin des Picardes ne sera pas éclairé avec la lumière artificielle. Le maire a déclaré avoir pris note des « opinions » des récalcitrants. Ensuite, il a développé ses argumentaires : ce sont les expertises sur les arbres, affectés par la maladie de l’encre, qui l’ont conduit à les faire abattre ; il veut prendre l’opportunité de bénéficier de subventions. En soulignant la nécessité de l’accès par les pompiers en cas d’incendie, il a noté la nécessité d’ouvrir la forêt convenablement.

Toutefois, le maire n’a pas convaincu ni rassuré les manifestants : la biodiversité est en danger ; le sol est fragile en raison de fontis ; l’imperméabilisation empirera l’état de la forêt de l’Hautil ; l’éclairage lumineux détruira la faune locale ; le montant de la subvention ne veut rien dire car elle provient d’une même poche, celle des contribuables français. De plus, ce projet pourrait être fait au détriment d’autres projets de pistes cyclables nécessaires, selon l’association Le vélo qui roule.

Le président du Bien Vivre à l’Hautil, Lionel Fréjaville, a conclu que la forêt est fragile et sauvage et qu’il faut la laisser tranquille : « Ce projet n’est pas pour l’environnement ; il est au contraire contre la Nature.  » Des quolibets ont été échangés, sans intérêt pour faire avancer le débat public, mais l’essentiel est que les manifestants ont demandé de la concertation citoyenne et de la transparence dans la gestion municipale.

En conclusion, en tant que maire, Cédric Aoun s’est trouvé seul devant 150 personnes. Un Triellois, qui avait voté pour la liste « Triel, C’est Vous  », s’est interrogé : « Ils sont où les autres membres de l’équipe  ? » Bonne question !